

En savoir plus :
L’insertion du Maghreb dans l’espace islamique (dar al-Islam) a donné naissance à de nouvelles structures de pouvoir dont le domaine territorial variait considérablement : la ville de Tahart (aujourd’hui en Algérie), fondée par l’imam oriental Abd al-Rahman b. Rustam (VIIIe s.), a régné grâce au soutien important des tribus berbères ; l’émirat idrisside (IXe s.) a contrôlé une grande partie du Maroc actuel, dans des lieux tels que Fès et Sigilmassa (aujourd’hui Rissani). Plus tard, au Xe siècle, on a assisté dans la région à l’essor des chiites fatimides et du califat qu’ils avaient fondé, en rivalité avec les Omeyyades andalous pour le contrôle du Maghreb et de ses ressources.
Chapitre à part méritent les Almoravides (XIe siècle) et les Almohades (XIIe siècle), dont les origines étaient entièrement berbères, issues de tribus prédominantes : les Sinhaya et les Lamtuna, dans le cas des premiers, et les Masmuda, dans le cas des seconds. Leur expansion territoriale s’est orientée vers Al-Andalus et, dans le cas des Almohades, vers le Maghreb central, qu’ils ont intégré à leur califat. L’organisation de l’État almohade reflète un modèle typiquement berbère de représentation groupale (ahl al-jama’a, ahl al-khamsin), faisant partie de la structure même de l’empire. L’actuelle jama’a, assemblée locale de notables, est une manifestation de la survivance de ce système dans la société. La twiza, pratique traditionnelle de travail collectif coopératif, est également notable en ce sens.
Helena de Felipe Rodríguez
Université d’Alcalá
Miguel Ángel Manzano Rodríguez
IEMYRhd – Université de Salamanca