

Du ciel, la lune, le soleil et les étoiles ; de la terre, les semences, le blé, le palmier et l’olivier ; du foyer, les céramiques, les paniers et tapisseries, les broderies et vêtements ; du corps, les tatouages, les bracelets, les colliers et les boucles d’oreilles…
La culture matérielle amazighe présente une importante gamme de symboles, aussi simples et schématiques que captivants. Lignes croisées, cercles, points symétriques, losanges et figures de couleurs primaires peuplent et animent toutes sortes d’objets domestiques, d’ornements matériels et physiques qui attirent le regard et interpellent le spectateur curieux.
Ce sont des images qui renvoient silencieusement à l’histoire d’une tradition qui reste vivante. Derrière ces contours simples, se cache une partie de l’identité culturelle des Amazighs. Une identité qui, dans l’art et la culture matérielle, porte une empreinte féminine indéniable : ce sont les femmes qui créent la plupart de ces symboles dans leurs textiles, leurs tatouages, leurs bijoux et leurs objets quotidiens, et ce sont les femmes qui les portent et les fournissent aux hommes. Les lignes en zigzag qui reflètent l’eau, les losanges et les cercles qui éloignent le mauvais œil, les losanges ou les triangles qui représentent la fertilité… une constellation de signes changeants, dont l’interprétation appartient au domaine de la tradition orale, et qui, sous toutes les latitudes de la culture amazighe, captivent les yeux et défient les interprètes. Comme le dit le proverbe :
« Mieux vaut la terre dont les pierres te connaissent que celle dont seuls les habitants savent de ton existence »
Pedro Buendía
Université Complutense de Madrid